Fin des travaux de restauration de l'église des Réformés
Le vendredi 20 décembre 2024 sera célébrée la fin des travaux de restauration de l'église des Réformés. Cet ambitieux projet a été rendu possible grâce à l'important engagement financier de la Ville de Marseille, du Département des Bouches-du-Rhône et de l'État.
Un peu d'histoire
Une grande église néo-gothique
En 1849 commencent les travaux de construction d’une nouvelle église en lieu et place de l’ancienne chapelle devenue trop petite : l'église Saint-Vincent-de-Paul, dite église des Réformés. Ses plans sont dus à l’architecte François Reybaud. Mais les crédits manquent pour soutenir le rythme de cet ambitieux projet, et la Ville de Marseille acquiert l’édifice pour mener à bien le chantier qui ne sera achevé qu’en 1885.
L'architecture est inspirée des grandes cathédrales médiévales. Implantées à mi-hauteur de la façade, les deux tours latérales, surmontées de flèches imposantes, culminent à 71 mètres de haut. La façade principale est riche de nombreux éléments de décors : clochetons, galeries, niches, colonnades, dentelle de pierre. Mais après une chute de pierres qui entraîne en 1930 la mort d’un passant, les éléments décoratifs sont tous bûchés et supprimés.
De la disgrâce à l'inscription aux monuments historiques
En dépit de son intérêt architectural, historique et patrimonial, l'église des Réformés connaît au début des années 1980 une période de disgrâce, au point que sa démolition est envisagée. Mais la création en 1988 d'une association pour sa sauvegarde et sa restauration (ASPRA) entraîne une mobilisation importante, et permet non seulement le maintien de l'église mais encore le ravalement de sa façade et l'installation de cloches supplémentaires.
Cet édifice a finalement été reconnu par son inscription au titre des monuments historiques en 2015. Trônant en haut de la Canebière, il est un symbole fort dans la ville.
Une grande rénovation
Études et travaux
Dans les années 2010 est constaté l'état de dégradation du bâtiment. Quatre années d'études puis quatre années de travaux (juillet 2019-juillet 2023) permettent de restaurer les toitures, les pinacles et les flèches. Cette opération a mobilisé un grand nombre de professionnels (architectes du patrimoine, échafaudeurs, compagnons sculpteurs, charpentiers, ferronniers, vitraillistes, peintres, doreurs...).
Le projet de restauration actuel a permis de restituer un certain nombre de décors d'origine comme les gargouilles, des crochets, des fleurons et des balustres en pierre de taille, mais aussi de nettoyer en profondeur les façades et l'impressionnante série des vitraux de l'église. Celle-ci compte en effet 55 verrières soit plus de 1 270 m2 de verre coloré. C'est la plus importante collection de vitraux du Sud-Est de la France. Une rampe pour l'accessibilité des personnes à mobilité réduite a également été aménagée. L'église est restée ouverte pendant la durée des travaux.
D'importants financements
En tant que propriétaire, la Ville a assuré la maîtrise d’ouvrage des travaux, dont le coût global s'est élevé à 18 924 000 €, répartis comme suit :
► Ville de Marseille : 6 924 002 €
► Département des Bouches-du-Rhône : 11 760 723 €
► État : 239 275 €
Une nouvelle politique municipale sur les monuments historiques
Dans un objectif de valorisation du patrimoine marseillais, la Ville s’est engagée dans un partenariat fructueux avec l’État en promouvant les démarches d’inscription et de classement au titre des monuments historiques. Le conseil municipal de février 2025 examinera la décision de classement de 5 nouveaux biens municipaux.
Par ailleurs, la municipalité finalise actuellement un inventaire des biens, composé notamment de 121 églises, dont 81 municipales (une quinzaine est classée ou inscrite), et définit une méthodologie d’entretien et de valorisation. Ce travail guidera en 2025 l’élaboration d’un plan patrimonial dédié mobilisant les cofinancements de partenaires institutionnels.
Photos : © Ryan Layechi - Ville de Marseille