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Plan Posidonie

 

La Ville de Marseille tient à agir en faveur de la biodiversité et de la préservation de son patrimoine marin. Vitale pour l'écosystème méditerranéen, la Posidonie est en danger, à cause de l'activité humaine. La Ville a donc élaboré une réponse concrète, opérationnelle et efficace pour répondre à cet enjeu environnemental crucial. Le Plan Posidonie a pour objectif de protéger et restaurer cette espèce protégée depuis 1988. 

 

Les différentes formes de posidonie et pourquoi les protéger ?

La posidonie est une espèce végétale qui pousse uniquement en Méditerranée, et ce, depuis des millénaires. Elle tient son nom de Poséidon, dieu grec de la mer et des océans. Présente au fond de l'eau, comme sur le littoral, cette plante sous-marine – surnommée "le trésor de la Méditerranée" – joue un rôle primordial en matière de biodiversité et il est important de la protéger.
 

Sous l'eau : les herbiers de posidonie

Au fond de l'eau, les herbiers de posidonie assurent de multiples fonctions utiles à l'écosystème. Pour de nombreuses espèces animales, ils constituent un espace de ponte, de nurserie, d'habitat, de nourriture...  

L’herbier joue également le rôle de puits de carbone et contribue ainsi, grandement, à la modulation des impacts du dérèglement climatique. Un km² d'herbier de posidonie stocke jusqu'à trois fois plus de carbone qu'un km² de forêt.

En outre, les longues feuilles effilées de la posidonie, dont la densité peut dépasser plusieurs milliers par mètre carré, atténuent considérablement l'hydrodynamisme.  Les herbiers vivants, jouent donc le rôle de brise lame. Ils atténuent la houle et les courants et stabilisent les fonds marins.


Sur nos plages : les banquettes de posidonie

Les herbiers de posidonie, comme toutes les plantes, renouvellent leurs feuilles qui vieillissent, brunissent et tombent au fond de l'eau. Portées par les courants et la houle elles peuvent également s’échouer sur le littoral. Leur accumulation sur les plages forme ce qu’on appelle des "banquettes" de posidonie.

Perçues à tort comme un élément qui salit nos plages, ces banquettes constituent en réalité un support de biodiversité : abri et source d'alimentation et de nutriment pour de nombreuses espèces, source de carbone...
Et, surtout, grâce à leur élasticité, elles limitent l'impact des vagues et forment ainsi une protection naturelle à l'érosion des plages et à l’avancée du trait de côte en fixant les sédiments (10 à 100 kg pour 1 m³ de banquette). Enfin, balayées par le vent, les feuilles mortes de posidonie enrichissent l’arrière plage en éléments nutritifs apportant ainsi un engrais naturel. 

Le cycle d’accumulation et de reprise par la mer de ces "banquettes" fait partie du fonctionnement naturel de la plage. C'est pourquoi, elles doivent être préservées. 
Toutefois, une gestion raisonnée est parfois nécessaire et doit permettre de concilier préservation des milieux fragiles, limitation de l’érosion et enjeux touristiques.
 


La Ville de Marseille s'implique dans la protection des herbiers et des banquettes de posidonie

Résolument tournée vers la mer, ambitieuse et investie, la Ville de Marseille souhaite s’engager pour inscrire la cité phocéenne au cœur de la transition écologique euro-Méditerranéenne. Les engagements pris dans le cadre du Contrat Ville Climat du programme européen des "100 villes neutres en carbone d’ici 2030" réaffirment et renforcent la volonté d’œuvrer activement en faveur de la biodiversité, de la préservation de l’environnement et de la décarbonation du territoire.

Un littoral fragilisé

Le littoral méditerranéen est aujourd’hui fortement fragilisé par sa forte artificialisation. Les côtes subissent une pression humaine constante générée par l’activité de 150 millions d’habitants et l’affluence de 200 millions de touristes par an. Malgré son statut d’espèce protégée (arrêté du 19 juillet 1988), les atteintes écologiques faites aux herbiers de posidonie restent considérables : mouillages des bateaux, urbanisation, aménagements côtiers, érosion côtière, effluents industriels, rejets urbains. De même, les banquettes de posidonie échouées sont le signe d'une Méditerranée vivante qu'il faut préserver. Une plage vivante n'est pas sale.
 

Des actions de préservation et d'éducation

La Ville de Marseille joue un rôle moteur dans le suivi, la préservation et l'éducation du public en faveur des herbiers de posidonie. Face à la forte fréquentation du littoral marseillais, la Ville souhaite notamment poursuivre sa démarche d'aménagement des zones de mouillages et ainsi préserver l'herbier de posidonie par la pose de nouvelles bouées d'ancrage écologique pour les bateaux de plongée et de plaisance. 

Par ailleurs, la municipalité a fait le choix de maintenir les banquettes de posidonie sur son littoral afin de :

  • préserver le fonctionnement naturel et vivant des plages ainsi que la biodiversité des écosystèmes côtiers et marins ;
  • lutter contre l'avancée du trait de côte.

La Ville de Marseille souhaite ainsi mettre en place des actions de gestion intégrée, résiliente et raisonnée des banquettes (expérimentation de la technique du mille-feuille) et des méthodes de nettoyage plus respectueuses de l’équilibre et de la naturalité des plages.
 

Des résultats encourageants sur les récifs du Prado

La Ville de Marseille se mobilise depuis plusieurs années avec des résultats encourageants. En effet, au sein de la concession des récifs du Prado, l’herbier est en progression, preuve que les mesures de préservation et de restauration sont efficaces.

Un projet de restauration douce est, en effet, expérimenté sur les récifs artificiels du Prado. L'expérimentation Reposeed, porté par le GIS Posidonie, consiste à replanter des graines de cette plante à fleurs sous-marine, issues de la dernière floraison massive de 2022, sur la matte morte de Posidonie présente sur les récifs artificiels du Prado. 

Cette zone présente des caractéristiques intéressantes grâce à la protection dont elle bénéfice et sa situation géographique et bathymétrique. En effet, l’interdiction de plongée et d’ancrer dans cette zone permet de supprimer des pressions impactant la croissance de l’herbier.  Des suivis sont opérés chaque année pour suivre l’évolution de cette opération de restauration.

Pour l'ensemble de ses actions, la Ville s'appuie, notamment, sur le Document Stratégique de Façade Méditerranée (Action D06-OE02-AN) et le Plan Posidonie

 

Les trois volets du Plan Posidonie

Voté au Conseil municipal le 15 décembre 2023, le Plan Posidonie s'inscrit dans les ambitions municipales relatives au programme "Territoires engagés pour la Nature" et répond également aux objectifs opérationnels du "Plan d'action pour une Méditerranée Exemplaire d'ici 2030" (PAMEx).

Le Plan Posidonie se décline en 12 actions réparties en trois volets :

  • Études et suivis : amélioration des connaissances sur l’état de vitalité de l’herbier à Marseille, identification et caractérisation des pressions anthropiques et naturelles l’impactant et évaluation de leur évolution (3 actions)
  • Gestion active : mise en place de mesures de gestion et de restauration douce visant à la restauration et la protection de l’herbier de posidonie (6 actions)
  • Sensibilisation et communication : développement de projets visant à informer et sensibiliser le public aux enjeux de gestion des écosystèmes côtiers et plus largement à la protection de l’environnement marin (3 actions)

 


Images banquettes © Ville de Marseille / Direction Mer et Littoral
Image herbier : © Sandrine Ruitton