Marseille engagée dans la lutte contre le sida et les hépatites
Ce jeudi 7 avril, l’association "Vers Marseille sans sida et sans hépatites", impulsée par la Ville de Marseille, officialise son existence, après sa création le 28 mars dernier.
C’est un véritable bond en avant dans la coopération des municipalités du monde entier entérinée le 1er décembre 2014, lors de la Déclaration de Paris que la Ville de Marseille va signer le jeudi 7 avril.
Le but ? Définir des stratégies coordonnées de lutte contre les épidémies de VIH et des hépatites, collecter des fonds publics et privés afin de financer des actions proposées par le conseil d’administration de l’association et faciliter ainsi l’accès au dépistage, aux soins, aux traitements et aux droits.
Au-delà, faire reculer le sida à Marseille c’est aussi s’attaquer à l’ennemi invisible omniprésent des personnes précaires : la discrimination.
La lancement de l''association "Vers Marseille sans sida et sans hépatites" a symboliquement lieu au moment où Marseille accueille l’AFRAVIH, la plus grande conférence internationale francophone sur le VIH et le sida (du 6 au 9 avril au Parc Chanot).
Les villes, des moteurs dans la lutte contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles
Toutes les villes signataires de la Déclaration de Paris s’engagent à coordonner leur politique de santé publique, les initiatives associatives et le travail scientifique pour enrayer l’épidémie qui a déjà tué plus de 36 millions de personnes dans le monde depuis son apparition.
Rappelons que la ville constitue le premier interlocuteur de l’administré au sein de son territoire et que Marseille a été pionnière dans la lutte contre le sida et les hépatites virales. Il s’agit aujourd’hui de donner un nouveau souffle à cette lutte en fédérant l’ensemble des acteurs : associations, élus, soignants, institutions et personnels médico-sociaux afin de réduire drastiquement le nombre de contaminations, de décès et de discriminations liés au VIH et aux hépatites.
La situation est alarmante : le nombre de contamination stagne et il est en augmentation dans certains groupes de population, notamment les personnes nées à l’étranger. (Aujourd’hui, la moitié des personnes qui découvrent leur séropositivité pour le VIH ne sont pas nées en France.)
Plusieurs facteurs sont en cause : précarité sociale et économique, difficultés persistantes d’accès aux soins et aux droits pour certaines populations, enclavement de certains quartiers...
Marseille mobilisée contre le sida et la discrimination
"Vers Marseille sans sida et sans hépatites" soutient toute action permettant d’atteindre le cap "95x95x95" tel que défini dans la Déclaration de Paris. Soit 95% de séropositifs dépistés, 95% de dépistés mis sous traitement et 95 % des patients traités avec une charge virale indétectable (un séropositif dont la charge virale est indétectable grâce à son traitement antirétroviral ne risque plus de transmettre le virus).
On l’a compris, le sida s’immisce là où les entraves à l’accès aux soins et aux droits subsistent ou sont entretenues. Offrir un accueil inconditionnel aux services essentiels de santé, désenclaver quartiers et communautés, proposer des tests rapides et des outils de prévention au plus près des besoins des personnes…
Ce n’est que grâce à cette approche globale et à une mobilisation échelonnée sur tous les fronts dans la lutte contre le sida et les hépatites que nous pourrons faire que Marseille incarne cette ville plus juste.
Ville pionnière en matière de lutte contre le sida et les hépatites virales, Marseille, rejoint le réseau international des “Villes sans sida”, en signant la Déclaration de Paris.
La Déclaration de Paris
Le 1er décembre 2014, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, des maires du monde entier se rencontraient à Paris et signaient "La Déclaration de Paris".
Ce document se veut le grand "harmonisateur" d’un réseau de villes unies autour du même objectif : faire reculer l’épidémie de sida. À la genèse, une association, l’IAPAC, (International Association of Providers of AIDS Care), en français, Association Internationale des Opérateurs de Soins contre le sida. Cette association lutte depuis 30 ans contre l’épidémie de sida et pilote aujourd’hui le réseau des "Villes sans sida".
Le réseau compte actuellement plus de 350 villes adhérentes dans le monde. En France, 6 villes sont déjà membres : Bordeaux, Lyon, Lille, Paris, Strasbourg et Nice. La cité phocéenne les rejoint donc officiellement.