Rendez-vous à la foire aux santons et au marché de Noël !
Rendez-vous traditionnels et populaires de cette fin d'année, la foire aux santons, dès le samedi 16 novembre, et le marché de Noël, dès le samedi 23 novembre, ouvrent leurs chalets jusqu'au 5 janvier 2024.
Un village de Noël sur la Canebière et le Vieux-Port
La 222e édition de la foire aux santons vous fait découvrir son lot de nouveautés pour compléter votre crèche auprès des célèbres maisons de santonniers présentes.
- À découvrir également : un atelier de fabrication de santons guidé par un Maître Santonnier (les mercredis), des dédicaces d’œuvres littéraires en langue provençale.
Les groupes folkloriques animeront les allées les mercredis, samedis et dimanches.
Pour sa nouvelle édition, le marché de Noël, installé sur le bas de la Canebière, présente quarante artisans et créateurs. Les visiteurs pourront y découvrir des savons et cosmétiques, des bijoux et accessoires, des compositions florales, des bougies et objets de décorations, des biscuits et autres gourmandises.
- Cette année, l’espace restauration avec ses spécialités gastronomiques a été repensé pour plus de convivialité.
Foire aux santons
Du 16 novembre 2024 au 5 janvier 2025
De 10h à 19h tous les jours et jusqu'à 20h et les vendredis et samedis
Quai du Port (1er)
Marché des fêtes de fin d'année
Du 23 novembre 2024 au 5 janvier 2025
De 10h30 à 20h tous les jours et jusqu'à 21h les vendredis et samedis
Bas de la Canebière (1er)
Retrouvez toute la programmanion du Noël magique marseillais
Êtes-vous incollable sur les santons de Provence?
Êtes-vous un(e) vrai(e) Provençal(e) ? Savez-vous ce qu’est un bouscatié ? En quelle matière sont fabriqués les santons ? À l’occasion de l'ouverture de la foire aux santons, testez vos connaissances sur cette tradition !
Pas de santons sans leur crèche
La crèche désigne à l'origine une auge, une mangeoire. Ce terme est d'origine francique et désigne, au sens strict, une mangeoire pour les animaux. C'est dans une mangeoire que Jésus aurait été placé à sa naissance. Par extension, la crèche désigne la représentation de l'étable avec les santons qui la peuplent.
La Révolution par les santons : le moulage à l’argile
Fabuleux mélange de profane et de religieux, les personnages de la crèche, les santons, de santoun, signifiant petit saint en provençal, ont évolué avec le temps.
La scène de la Nativité (l’Enfant Jésus, saint Joseph, la Vierge Marie et, devant leur abri, rangés en demi-cercle, les bergers agenouillés) existait avant la Révolution, dans les églises et dans les familles aristocratiques. Cet usage se serait enraciné en Provence, puis popularisé sous l’influence des couvents franciscains : leurs moines exercèrent dès l’aube du XIIIe siècle une grande influence auprès du peuple. Les personnages étaient alors fabriqués en bois sculpté, verre filé, carton-pâte. Vint la Révolution française : on ferme les églises et on interdit les crèches. Petit à petit, les populations la recréèrent chez eux !
Jean-Louis Lagnel (1764-1822) invente le santon à un sou en perfectionnant la technique du moule (propre aux figurines en cire) et l’adapte à l’argile vers 1797. Pour fabriquer ses personnages, il observe le petit peuple de Marseille et ses métiers : le meunier, les pêcheurs, le rémouleur… Le succès est immédiat et ils se répandent en grand nombre à partir du XIXe siècle, devenant les santons traditionnels. Ce qui explique qu’aujourd’hui encore on les représente dans les vêtements d'époque.
La technique est à peu près la même depuis cette période : argile cuite au soleil ou au four, peinte à la gouache ou à la détrempe.
Il existe plusieurs tailles de santons, on peut harmoniser plusieurs tailles dans une même crèche pour donner de la perspective. Et l’abri, grotte ou étable sont plantés dans un décor provençal :collines, restanques, oliviers, cyprès, ponts romains.
La Pastorale
Petit à petit, les canons des santons évoluent et le tournant décisif est amorcé avec la pastorale Maurel (crééé en 1842). Les santons deviennent de véritables petits personnages de théâtre.
Evolution et tradition
En tant que représentation de la vie provençale ou marseillaise, les personnages de la crèche évoluent avec le temps… On peut trouver désormais des santons rejouant la partie de carte de Marcel Pagnol ou bien à l’effigie de Fernandel.
Mais qui sont ces santons ?
Les offrants apportent un présent. Les orants n’apportent rien que leur joie mais ont aussi leur importance.
- Le joueur de tambourin (lou tambourinaïre) avec son galoubet et son tambourin (orant)
- Le ravi (lou ravi) : un innocent au sens de joie, de ravissement et de partage de sa joie, c’est tout ce qu’il a à offrir. Représenté debout, ou bien seulement moulé en buste, vêtu de vêtements rapiécés, les deux bras levés vers le ciel (exprimant la surprise et l’allégresse).
- Les vieux (Li Viéi) : ils marchent de concert vers la crèche, se tenant par le bras, rivés l’un à l’autre. Ils sont endimanchés et apportent leur offrande dans un panier d’osier.
- Le meunier (lou mounié) : descend de la colline, laissant derrière lui son moulin. Vêtu de blanc, bonnet compris, la large taillole rouge de tradition entoure sa taille. Il porte en offrande un sac de farine. Parfois, il est juché sur un âne, le sac posé en travers de sa monture. Appelé Barnabeu dans la pastorale Maurel.
- Les bergers (li pastoun ou bergie ) : Il existe quatre bergers, ce sont des offrants.
Sauvaire : le baïle, le chef. Il offre l’agneau de l’année. Vêtu d’une ample cape brune, chapeau de feutre à la main.
Giget est debout, suivi de son chien, il porte un agneau tardif, une musette, son chapeau est rejeté en arrière, un foulard de couleur est noué à son cou.
Nourat tient un gros mouton et un parapluie.
Le dernier et le plus jeune, vêtu de sa houppelande de drap marron joue de la flûte. - Le rémouleur (l’amoulaire) : l’aiguiseur de couteaux et outils tranchants, allant de village en village proposer ses services. Il arbore un large feutre noir et un tablier de cuir.
- Le pêcheur (lou pescaire) : témoin de la pêche de rivière : bonnet rouge sur la tête, debout, la canne tendue devant lui. En bandoulière, il porte le panier pour mettre ses prises, et sa musette contenant son casse-croûte et ses appâts. On le place sur le pont enjambant le torrent ou la berge.
- Le pêcheur de bord de mer est lou pescadou : il porte aussi un bonnet rouge incliné, il est vêtu de bleu et sa vareuse s’ouvre sur un tricot rayé.Il porte un panier d‘osier (le banston) plein de poissons et un filet à l’épaule.
- Le chasseur (lou cassaire) : il porte son fusil, la crosse en bas. Un carnier plein de gibier pend à son côté, il est vêtu d’une veste et d’un pantalon de drap solides avec des guêtres pour courir la garrigue.
- La fileuse ( la filarello) : vêtue d’un ample chapeau de paille, tient à la main le fuseau enrobé de laine.
- Le bûcheron (lou bouscatié) : en bras de chemise, la serpe glisée dans son ceinturon de cuir, ploie sous le lourd chargement de bois. Il arrive de la forêt.
- La lavandière (la bugadiero) : cette humble femme du village est représentée agenouillée ou debout avec les attributs de son travail : battoir, panier à linge. Elle est vêtue simplement, avec un gros tablier et un bonnet retient ses cheveux.
- La poissonnière (la peissouniero) : femme haute en couleurs, mains sur les hanches, elle porte un ou deux paniers pleins de poissons.
© Anthony Carayol et Ange Lorente - Ville de Marseille