Journée mondiale de lutte contre le sida : Marseille réaffirme son engagement
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À l’occasion du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, la Ville de Marseille réaffirme son engagement indéfectible aux côtés des soignants, des associations et des personnes touchées pour faire reculer l’épidémie.
Pour la municipalité comme pour les acteurs de terrain, le 1er décembre, c’est toute l’année : financement des actions de prévention, de dépistage et de réduction des risques portées au quotidien par les associations, lutte contre les inégalités de santé, co-portage de grandes campagnes de sensibilisation, la Ville de Marseille ne ménage pas ses efforts face à ce qui reste un enjeu majeur de santé publique.
Deux villages prévention le vendredi 29 novembre 2024 de 9h à 17h
Deux villages de prévention seront installés avec l’appui de la Ville de Marseille sur le cours Julien (6e) et le square Stalingrad (1er).
"Vers Marseille sans sida et sans hépatites", et les associations membres du COREVIH PACA Ouest Corse proposeront outils de prévention, brochures d’information, dépistages rapides et autotests VIH sur leurs différents stands.
Pour cette journée spéciale, la Ville de Marseille a, par ailleurs, fourni aux associations présentes plus de 4 000 préservatifs.
Lutter contre le sida, pas contre les personnes séropositives
Contre la sérophobie
À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2024, la Ville de Marseille, conjointement avec l’association "Vers Marseille sans sida" et Réseau Santé Marseille Sud, réaffirme son engagement contre la sérophobie. L'objectif est donc de faire évoluer le regard sur les personnes séropositives, de déconstruire les idées reçues, et de mettre en avant le rôle préventif incontestable du traitement antirétroviral. Il s'agit aussi de remettre les personnes séropositives au cœur du combat contre l’épidémie de sida.
Le regard que le grand public porte sur les personnes vivant avec le VIH est bien souvent resté figé dans les années 1990. Les personnes séropositives sont souvent perçues comme des "bombes virales" en puissance, qui feraient courir un risque à l’ensemble de la société. Cette perception, qui n’est fondée sur rien de rationnel, accule les personnes concernées à taire leur séropositivité, les isole et les marginalise. Cette stigmatisation aussi absurde que tenace a des impacts directs sur leur vie affective et sociale, elle nuit à leur accès à l’emploi et leur bien-être au travail, et dégrade jusqu’à leur accès aux soins.
Ces discriminations et ce manque d'information scientifique éloignent du dépistage et du soin les publics potentiellement exposés, compliquent le travail de sensibilisation réalisé par les associations sur le terrain et détournent, par peur de la "rumeur", de nombreuses personnes des structures de prévention. 40 ans après la découverte du virus, les études et enquêtes montrent un déficit criant d’information du grand public, et l’urgence à faire enfin changer le regard sur le VIH et les personnes qui vivent avec.
Une personne séropositive sous traitement ne peut pas transmettre le VIH
Une donnée scientifique majeure est ignorée : une personne séropositive sous traitement NE PEUT PAS transmettre le VIH. Une fois dépistée et mise sous traitement antirétroviral, une personne séropositive voit sa charge virale baisser drastiquement jusqu’à devenir, pour reprendre la terminologie médicale consacrée, "indétectable". Cela signifie que la quantité de virus dans le sang des personnes touchées devient si faible que celles-ci ne peuvent plus le transmettre. Même en cas, pour prendre l’exemple le plus parlant, de rapport sexuel sans préservatif.
Or là aussi, les enquêtes les plus récentes montrent une méconnaissance quasi totale de l’opinion publique sur ce point. Selon l’enquête CSA toujours (2021), 75% des personnes interrogées ignorent le fait qu’une personne sous traitement ne peut plus transmettre le virus. L’enquête réalisée par AIDES en 2024 montre que l’information n’a pas beaucoup progressé en 3 ans : 77% des personnes interrogées pensent toujours qu’on peut être contaminé en ayant une relation sexuelle avec un partenaire séropositif sous traitement.
Cette enquête révèle par ailleurs que 51% des personnes interrogées (et même 53% chez les moins de 35 ans) ne connaissent pas la différence entre VIH (l'infection par le virus de l’immunodéficience humaine) et SIDA (l’étape la plus avancée de l’infection par le VIH). Ils étaient moins de 40% en 1988 à ignorer cette différence.